The Globe and Mail - Des années de sécheresse en Alberta et en C.-B. poussent l'approvisionnement en eau douce vers des territoires inexplorés
"Nous devons maintenant nous préparer à des pénuries d'eau d'une durée et d'une ampleur qui n'apparaissent pas dans les relevés hydrométriques ou dans notre conscience collective".
Cet article récent du Globe and Mail met en lumière les défis urgents en matière d'eau auxquels sont confrontées l'Alberta et la Colombie-Britannique, qui entrent dans une troisième année consécutive de sécheresse. La sécheresse persistante pousse les réserves d'eau douce de ces provinces vers des territoires inexplorés, révélant des lacunes dans les systèmes de gestion de l'eau qui doivent encore s'adapter aux défis climatiques actuels.
Dans des communautés comme Merritt, en Colombie-Britannique, l'incertitude quant à la disponibilité de l'eau douce suscite de plus en plus d'inquiétudes. La ville dépend des eaux souterraines provenant des aquifères naturels, mais ceux-ci se reconstituent plus lentement que par le passé, et les coûts élevés empêchent d'effectuer des études approfondies des ressources souterraines. Comme le fait remarquer le maire Michael Goetz, il existe un manque important de connaissances sur l'état réel de ces sources d'eau vitales.
Les pratiques agricoles autour de Merritt, telles que les systèmes d'irrigation à grande échelle, exercent une pression supplémentaire sur l'approvisionnement en eau, déjà très sollicité. Malgré un mois de juin pluvieux, des conditions de sécheresse extrême persistent dans toute la région, exacerbant les risques d'incendies de forêt et réduisant la quantité d'eau de surface dans les lacs et les rivières, qui sont essentiels pour remplir les réservoirs.
La situation est aggravée par des pratiques historiques de gestion de l'eau qui ne sont pas adaptées au changement climatique. Les scientifiques et les responsables de la santé publique appellent à une action rapide pour préparer les communautés et protéger la vie aquatique. Dans le delta Paix-Athabasca, en Alberta, l'historique des sécheresses suggère que les conditions actuelles pourraient faire partie d'un cycle naturel, mais l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse donnent l'alerte.
Des études récentes montrent que les pénuries d'eau et la baisse du niveau des aquifères sont de plus en plus fréquentes. Avec 25 avis de pénurie d'eau en Alberta et près de 20 % de la masse continentale de la Colombie-Britannique en proie à une grave sécheresse, la nécessité d'une gestion efficace de l'eau et de mesures de conservation est plus cruciale que jamais. Bonnie Henry, responsable provinciale de la santé en Colombie-Britannique, a mis en évidence la baisse de la qualité de l'eau potable due à ces phénomènes météorologiques extrêmes, soulignant ainsi la nécessité d'améliorer la préparation aux catastrophes et la résilience des infrastructures.
Des solutions innovantes sont à l'étude, comme la réintroduction des castors pour restaurer les bassins versants. Les efforts déployés dans la vallée de la Nicola visent à imiter la construction de barrages de castors afin d'améliorer la reconstitution des eaux souterraines. Cette initiative reflète une tendance plus large de recherche de nouvelles approches pour s'adapter au changement climatique, y compris l'utilisation de barrages de castors pour améliorer la santé des bassins versants et la disponibilité de l'eau.
Le projet C1W offre des informations précieuses sur les effets du changement climatique sur les ressources en eau, fournissant ainsi des données essentielles aux décideurs politiques et aux gestionnaires de l'eau. En quantifiant ces effets, le projet aide à orienter les décisions pour assurer une gestion durable de l'eau face à des conditions de sécheresse de plus en plus sévères.
Cliquez ici pour lire l'article sur le site du Globe and Mail (en anglais)
"Lepassage de l'abondance à la rareté de l'eau peut se produire en l'espace d'une génération humaine, ce qui laisse peu de temps à la société pour s'adapter".