The Hill Times - Le Canada risque de perdre de l'eau douce et des cerveaux alors que la soif de technologie s'accroît : Le président d'AquaAction

"À l'heure actuelle, le Canada devrait être à la pointe de la gestion, de la réglementation et de la protection de l'eau, mais ce n'est pas le cas. Il est temps de considérer la protection de l'eau douce du Canada non seulement comme une question économique et environnementale, mais aussi comme une question de sécurité nationale, au même titre que les États-Unis.
- Soula Chronopoulos, président d'AquaAction

En raison de la fonte importante du pergélisol, de nombreux lacs arctiques sont percés et asséchés, comme le montre la photo du sud-ouest de l'île de Baffin. De plus grandes parties du Canada sont régulièrement confrontées à des conditions de sécheresse plus graves, ce qui fait de la sécurité de l'eau une priorité absolue, selon les parties prenantes. Avec l'aimable autorisation de Reinhard Pienitz/imaggeo.egu.eu

Une évaluation américaine des menaces a identifié la sécurité mondiale de l'eau et les catastrophes liées au climat, comme la sécheresse, comme des risques croissants pour les intérêts de la sécurité nationale. Selon Soula Chronopoulos, d'AquaAction, le Canada doit rattraper son retard. Elle prévient que le Canada "dort au volant" en ce qui concerne la protection de son eau douce, et qu'il risque de connaître de nouvelles crises s'il ne se concentre pas davantage sur les technologies de l'eau et s'il n'adapte pas ses politiques et ses réglementations à celles des États-Unis.

Un rapport publié en 2023 par la Commission mondiale sur l'économie de l'eau prévoit que la demande mondiale d'eau douce dépassera l'offre de 40 % d'ici 2030. Un autre rapport de la Bank of America Global Research indique que les réserves mondiales d'eau douce pourraient s'épuiser d'ici 2040 au rythme de consommation actuel. M. Chronopoulos souligne que le Canada a besoin d'une approche pangouvernementale pour reconnaître que la sécurité de l'eau est une question environnementale, économique et de sécurité nationale.

M. Chronopoulos a témoigné devant la commission de l'environnement et du développement durable de la Chambre des représentants, appelant le Canada à donner la priorité au secteur des technologies de l'eau dans sa stratégie de protection de l'eau douce. Toutefois, le financement fédéral étant insuffisant, les innovateurs canadiens dans le domaine de l'eau sont attirés à l'étranger par des opportunités plus alléchantes. Le démantèlement du fonds vert de Technologies du développement durable Canada, doté d'un milliard de dollars, a encore aggravé ce problème, d'où la nécessité de mettre en place des programmes de subvention ciblés et axés sur les résultats pour soutenir les technologies de l'eau au Canada.

Le gouvernement fédéral est invité à étendre des mesures telles que le Fonds municipal vert et le crédit d'impôt pour la fabrication propre afin d'y inclure les projets de technologie de l'eau. Alors que les États-Unis et d'autres pays courtisent agressivement les entrepreneurs canadiens, le Canada doit montrer la voie en matière de gestion, de réglementation et de protection de l'eau. La sensibilisation des intérêts étrangers s'est accrue à la suite de l'évaluation annuelle des menaces pour 2024 du Bureau du directeur du renseignement national des États-Unis, qui reconnaît la pénurie d'eau comme une menace pour la sécurité nationale.

M. Chronopoulos a mis en évidence un accord d'un milliard de dollars par lequel Chicago vendra de l'eau du lac Michigan à Joliet, dans l'Illinois, comme un signe avant-coureur potentiel de conflits futurs sur les ressources en eau partagées. Malgré d'importants investissements fédéraux dans une économie nette zéro, le Canada néglige de se préparer à une économie à faible consommation d'eau. Le prochain rapport de la commission de l'environnement de la Chambre des représentants sur les ressources en eau douce sera déterminant pour l'élaboration d'une stratégie globale visant à remédier à la pénurie d'eau et à ses conséquences.

Alors que le Canada est confronté à la complexité de la gestion de l'eau douce dans des conditions climatiques changeantes, des initiatives en cours telles que le projet Canada1Water (C1W) fournissent des recherches et des données cruciales pour des stratégies de gestion des ressources éclairées. Ce projet vise à renforcer la collaboration et l'innovation dans le domaine de la technologie de l'eau, afin d'assurer la sécurité de l'eau pour les générations futures.

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"Même dans un pays très riche en eau comme le nôtre, nous constatons déjà que ce problème se pose dans tout le pays. C'est un problème auquel nous devrons prêter une attention toute particulière".
- Steven Guilbeault, ministre de l'Environnement et du Changement climatique (Laurier-Sainte-Marie, Qué.)
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